"Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne aliments et boissons, ou à propos d'un jour de fête, de nouvelle lune ou de sabbats : tout cela n'est qu'une ombre des choses à venir; mais la réalité est du Christ".     
    Colossiens 2. 16, 17

Fêter Noël... ou pas ?

Théophile et Luc sont amis d'enfance. Un soir de décembre, ils se retrouvent chez Théophile pour partager un repas. Au cours de la conversation le sujet roule sur la question de la fête de Noël…

    - Je ne comprends pas pourquoi les chrétiens sérieux fêtent Noël, avance Théophile. Tiens, pas plus tard qu'hier, dans le journal gratuit distribué aux caisses de mon supermarché, il y avait un article sur Noël et l'auteur rappelait que Noël est une fête païenne à l'origine. C'était la fête du solstice d'hiver, et, à Rome, c'était l'occasion d'une grande orgie païenne.

    - Tu as raison, mais aujourd'hui cette origine est totalement oubliée par la plupart des gens ! Quand tu parles des jours de la semaine, penses-tu encore aux dieux romains dont leurs noms sont dérivés ?

    - De plus, historiquement, c'est faux de placer la naissance du Seigneur fin décembre. On pense qu'elle a plutôt eu lieu en avril, quand les bergers peuvent passer la nuit dehors.

    - C'est possible. Toutefois j'ai aussi lu que certains spécialistes disent que lors d'un hiver doux les bergers sortaient leurs troupeaux la nuit dans le sud de la Judée, sans trop s'éloigner du village ; c'est pourquoi les bergers ont pu venir si vite voir l'enfant en Luc 2.

    - D'accord, laissons de côté ces considérations historiques, souvent sujet à débat. Mais tu seras d'accord que, sous la nouvelle alliance, le respect des jours spéciaux est plutôt pour les faibles. Relis Romains 14 ! C'est tous les jours que nous devons nous rappeler l'incarnation du Fils de Dieu.

    - Attends ! Ce que Paul reproche dans ses lettres, c'est d'imposer aux autres ses vues. Et cela, c'est vrai autant pour ceux qui poussent à fêter que pour ceux qui interdisent de fêter!

    - Mais tout ce décorum, ces traditions, ces arbres de Noël…, Cela me rappelle ce que dit Jérémie sur ces arbres ornés d'or et d'argent (Jér. 10. 2-4). Et le Père Noël ! Et cette débauche de mangeailles, de cadeaux... Comme on est loin de l'humilité de notre Seigneur !

    - Je t'approuve, mais sais-tu que le Père Noël vient d'un évêque pieux, appelé Nicolas, qui est resté dans l'histoire pour sa générosité ? Et puis ce n'est pas parce qu'on a perverti le symbole qu'il faut tout rejeter ! Tiens, je t'invite demain chez moi et cette fois-ci je te ferai valoir mes arguments.


"L'un estime un jour plus qu'un autre jour, et l'autre estime tous les jours égaux : que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit. Celui qui fait attention au jour le fait à cause du Seigneur".
    
Romains 14. 5, 6


    - À mon tour, dit Luc, d’avancer quelques arguments en faveur de Noël. Tout d’abord, la symbolique de la date est forte : à partir de Noël, le soleil brille plus longtemps. Cela me fait penser à Jésus, notre Soleil de justice, et à cette lumière qu’il a apportée.

    -    Tant mieux pour toi si tu y vois cela, mais beaucoup s’arrêtent à l’aspect sentimental de la naissance du "petit Jésus"; or c’est sa mort qui nous sauve, et cela on préfère ne pas trop le rappeler.

    -    Restons-en à Noël. Pour moi, c’est aussi une période très favorable au témoignage : les gens sont plus réceptifs. D’ailleurs, c’est l’époque où des milliers de traités qui présentent le salut sont distribués autour des "marmites" de l’Armée du salut.

    -    J’aimerais te croire, mais personnellement je vois que les gens sont surtout pressés de finir leur liste de cadeaux…

    -    Et puis c’est aussi une occasion pour nous de partage avec l’église. Que cela te plaise ou non, la plupart des chrétiens fêtent Noël. Or nous faisons partie de cette chrétienté et s’en désolidariser peut-être plus une forme d’orgueil que de piété.

    -    Certes, mais quand on voit tout ce mélange, ces traditions mêlées au texte biblique sacré; je ne me sens pas très proche de certains chrétiens, je t’avoue…

Encore un point: les cadeaux. Hier, tu me disais que la débauche commerciale te hérissait. Mais j’aime bien donner des cadeaux en relation avec le cadeau si grand que Dieu m’a fait en son Fils.

    -    Pour ma part, je ne vois pas un lien si direct entre cet aspect spirituel et les cadeaux très terre-à-terre qu’on se fait.

    -    Si j’ai bien compris, Théophile, nous restons chacun sur notre position. Et c’est sans doute bien ainsi. Nous voulons trop souvent que tout le monde dans l’église adopte notre propre vue, forcément équilibrée et saine ! L’important, me semble-t-il, est de ne pas suivre aveuglément ce que les autres font, mais de réfléchir devant Dieu sur nos motifs : pourquoi moi je fêterai Noël et pourquoi toi tu ne le fêteras pas. Et ne nous jugeons pas !

    -    Tu as raison, Luc. Le plus important est que toi et moi gardions tous les jours de l’année l’esprit de Noël en cultivant la joie, la paix, la générosité et la sobriété. Car c’est cela que notre Seigneur nous a montré et qu’il a apporté à sa naissance.

Plaire au Seigneur