"Les hommes de David lui dirent : Voici le jour dont l'Éternel t'a dit : Voici, je livre ton ennemi en ta main et tu lui feras comme il sera bon à tes yeux... Et il dit à ses hommes : Loin de moi, de par l'Éternel, que je fasse une telle chose à mon seigneur, à l'oint de l'Éternel, que d'étendre ma main sur lui ; car il est l'oint de l'Éternel. Et David retint ses hommes par ses paroles, et ne leur permit pas de s'élever contre Saül".
1 Samuel 24 v5-8

N'écouter que Dieu

David, pourchassé par Saül, a trouvé refuge avec ses hommes dans l'une des nombreuses cavernes d'En-Guédi dont certaines, très profondes, peuvent même servir d'abris aux troupeaux. Saül, revenu de sa poursuite des Philistins, s'obstine à traquer David ; Dieu permet qu'il s'isole dans cette même caverne. Comme le suggère le récit, Saül y entre seul et retire son manteau ; il est à la merci de celui qu'il considère comme son ennemi. Il n'en faut pas plus pour que les compagnons de David interprètent cette opportunité comme une aubaine que Dieu lui accorde pour saisir Saül et en finir avec lui.

Animés par leur haine contre Saül, dominés par un esprit de vengeance, prêts à verser le sang, ils dissimulent leur animosité en évoquant le nom et la volonté de l'Éternel pour justifier ainsi leur suggestion. Quand Dieu avait-il prononcé les paroles citées dans le verset du jour ? Depuis quand Dieu autorise-t-il l'homme à faire ce qui est "bon à ses yeux " ? Qui peut s'arroger le droit d'abolir ce que Dieu a établi, même si, malgré la déchéance de l'homme, il sursoit momentanément à son jugement ? Hélas, que d'anathèmes prononcés, que d'injustices et de crimes commis dans le monde, et jusque dans l'Église, au nom de Dieu et en alléguant son autorité !

Les circonstances paraissaient accréditer le conseil de ses hommes, mais par son intelligence spirituelle, David discerne la volonté de Dieu ; par la foi, il se repose sur ses promesses ; par sa soumission, il s'en remet "à celui qui juge justement" (1 Pi. 2 v23). Aussi, cette autorité morale lui permet-elle de leur défendre "de s'élever contre Saül" et d'être obéi de ses hommes.

Que Dieu nous garde, à l'exemple de David, de ceux qui, même en évoquant Dieu, nous suggéreraient des actes contraires à sa volonté. Lui seul a l'autorité "sur toute chair", peut prendre en mains notre cause et nous garder de ceux qui usent de dissimulation (Jean 17. 2 ; Ps. 43 v1 ; Gal. 2v13).


Plaire au Seigneur