" L'un des malfaiteurs qui étaient crucifiés l'injuriait en disant : N'es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. Mais l'autre lui répondit et le reprit : Tu ne crains pas Dieu, toi ?... Car nous recevons ce que méritent les actes que nous avons commis ; mais celui-ci n'a rien fait qui ne doive pas se faire. Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ".
Luc 23 v39-42

Les brigands sur la croix

Les connaissances " théologiques " des malfaiteurs sont minces : ils apprennent par les insultes qui lui sont faites que Jésus est le Christ, l'élu de Dieu, le roi des Juifs, qu'il a sauvé les autres. Ils ont entendu sa prière pour ses bourreaux. Pourtant ils réagissent différemment.

Le premier malfaiteur ne voit rien d'autre dans ce condamné que ce Messie impuissant dont il se moque et qu'il presse, avec ironie, d'intervenir. Il fait partie de ceux qui ne se soucient pas de Dieu, qui l'accusent facilement de tous les maux, remettant en question ce qu'il est, sans s'inquiéter de leur misère morale.

Le second malfaiteur a retenu les paroles de cet étonnant crucifié quand les bourreaux le clouaient au bois : " Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font " (Luc 23 v34). Peut-être est-il touché par cette prière et voit-il dans ce " compagnon d'infortune " ce vrai Envoyé de Dieu, condamné injustement. Il devient pour lui cet indispensable intermédiaire pour rencontrer Dieu, tant il a besoin de pardon à cette heure où s'ouvre l'au-delà. Sa conduite morale l'interpelle tellement qu'il reconnaît le bien-fondé du châtiment qu'il subit : " Nous recevons ce que méritent les actes que nous avons commis ". Ce qui l'intéresse avant tout c'est bien " l'après " et celui qui est crucifié à côté de lui en a la clef. Aussi il le prie : " Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ". Nul doute pour lui que ce roi aujourd'hui méconnu se relèvera. Il est sa seule espérance. Jésus répond aussitôt à cet appel : " Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis " (Luc 23 v43).

Ce condamné illustre le comportement de ces hommes qui, saisis par l'amour du Christ, se repentent de leur conduite. Quand l'épreuve survient, quand la mort approche, ils se laissent interpeller par lui, reconnaissent leur misère et le prient, implorant sa grâce qui les accueille.


Plaire au Seigneur